Fiction

Pourquoi je vis, pourquoi je meurs ? Pourquoi je ris, pourquoi je pleure ? 






Chapitre 1 : Un bien triste sort





Henri, était un homme d'une nature à rire tout le temps, à toujours faire des blagues ou bien des jeux de mots à longueur de journée. Cet homme, était heureux, toujours le sourire aux lèvres, sans cesse à rire et à plaisanter. Il dévouait corps et âme à sa famille et ses amis. Sans cesse. Il aura tout fait pour sa femme Marguerite ainsi que ses deux enfants Robert l’aîné et Dany la cadette. Ils étaient une famille si heureuse, ils se complétaient par leurs différences qui les rendaient inséparables. Pourtant leur vie n'était pas un long fleuve tranquille. Depuis leur plus tendre enfance, les enfants d'Henri ont grandi avec un père malade. Un père qui depuis leur naissance a d'énormes problèmes de santé, et cela depuis toujours. Énormément de fois, Henri, fût hospitalisé dans plusieurs hôpitaux. Parfois, il y restait même plusieurs semaines. Que faire à part s'habituer à ses absences ? A vivre avec les maux de son père ... Aussi, croire la promesse qu'un jour il leur a faite, lorsqu'ils étaient encore petits : " Vous savez mes amours, Papa, c'est highlander. Tout ira bien, jamais je ne vous laisserai ! ".
Les années ont passé. La maladie s'est installée à l'intérieur d'Henri. Sa femme était toujours à ses côtés, pour l'épauler, l'aider, être là. Ensemble, ce couple pouvait surmonter des montagnes. Ils s'aimaient depuis tant d'années et toujours plus à chaque jour qui passe. Robert et Dany ont grandi, ils ne sont plus des enfants. Ils sont en âge de comprendre que la vie de leur père, malgré la promesse qu'il leur à faite et dont ils se souviennent toujours, ne dépend pas de lui et de ses volontés. Simplement de sa santé. 

Cette famille qui a passé des obstacles bien difficiles dû aux problèmes de santé de Henri, de sa femme et de ses enfants, s'est quand même accrochée. Ensemble, tous les quatre, ils peuvent accomplir tellement : une fusion les unit. Ils font jalouser des millions de famille qui se déchirent pour un rien. Peut-être que tous ces évènements, tous plus négatifs les uns que les autres, n'ont fait que les unir d'autant plus ? Il est vrai, que personne ne pensait qu'ils pouvaient être plus soudés que ça.

Un jour ils déménagèrent. Un département plus loin. Une envie soudaine, l'envie de changer d'air ? Peut-être. Les enfants n'étaient pas spécialement d'accord et la petite Dany était certainement la moins enchantée. Cette famille songeait peut-être à un renouveau. Après tant de choses vécues dans cette ancienne maison ... Hélas. Le premier hiver dans cette maison, Henri faillit perdre la vie à cause d'une insuffisance cardiaque. L'hiver d'après ? Une insuffisance rénale. Le troisième hiver ? De l'eau dans ses poumons. 
Qu'ont-ils bien pu faire pour que tout cela s'abatte sur leur tête ? Peu importe. Ils sont restés forts malgré la douleur et la souffrance, ils sont restés unis. 
Au printemps suivant, Henri apprit que les trois quarts de son coeur ne fonctionnaient plus. Qu'il fallait greffer. Ou bien mettre une turbine en attendant la greffe et une perte de poids. La famille s'effondre mais s'accroche. Comment voulez vous expliquer à vos enfants que vous allez être opéré alors que depuis leur enfance, vous leur répétez " Papa ne peut pas être opérer, il ne se réveillera pas sinon. ". 
Les enfants d'Henri ont appris qu'en réalité, leur père a faillit laisser sa vie à plusieurs reprises durant leur enfance, suite à des problèmes cachés pour ne pas les inquiéter. Même petits, ses enfants étaient totalement conscients de l'état de leur père. 








Chapitre 2 : Le courage de Marguerite









Marguerite, pour sa part, avait toujours su, les conséquences que sa maladie aurait pu avoir sur lui si il ne prenait pas son traitement ou bien, si le traitement médicamenteux n'était pas approprié. Simplement parce qu'elle est elle-même infirmière dans un bloc opératoire, et qu'elle connaissait bien la médecine. 
Elle a donc expliqué à ses enfant que les médecins qui suivaient leur père n'avaient jamais été d'accord entre eux, n'aidant peu dans l'avancée de sa guérison. Le diabétologue prescrivait ceci, le cardiologue cela.  

Henri fut donc envoyé d'urgence à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris, un hôpital réputé mondialement et reconnu pour ses greffes. En attendant la réponses des médecins et des chirurgiens, Marguerite souhaitait profiter de chaque jour qui passe. Les médecins ont confirmés qu'une greffe était nécessaire. Mais il manquait trop de temps pour l'accomplir. Ils ont donc décidés de lui poser une turbine. En quelques semaines ce fût programmé. Il serait opéré puis endormit trois jours car il serait intubé. Précédemment un grand nombre de tests physique avaient été réalisés. 
Henri et sa famille était plus proche que jamais. Plus rien n’existait autour d'eux. Une peur affreuse et un stress sans nom se faisait sentir la veille de la pose de la turbine. 

La journée, les enfants âgés aujourd'hui de 16 et 18 ans, fumaient cigarettes sur cigarettes, en ce début de vacances d'été. Marguerite elle aussi était tentée. Ancienne fumeuse, mais pour Henri, elle se rétractait. Durant la journée la famille appelait l'hôpital pour être au courant : " Il est encore au bloc madame. Rappelez plus tard, ça ne devrait plus tarder maintenant.. " . Finalement, l'opération aura duré bien plus longtemps que prévu. Et le sommeil d'Henri aussi. Son ventricule droit supportait depuis des années de fonctionner seul. Une fois le gauche remis en marche, le droit ne fonctionnait plus. Pour un malade sans antécédents médicaux, le ventricule aurait prit deux à trois jours au plus pour se remettre sur pied. Celui d'Henri prit deux semaines. De ce fait il est resté intubé deux semaines. Cette intubation l'a mené à une pneumonie et un coma d'un mois. 

Henri a vraiment failli perdre la vie, mais Marguerite, qui s'acharnait au travail toutes les nuits, passait ses journées à l'hôpital auprès de son mari, à lui parler. Même s'il était endormi. Chaque jours sans exception. Les enfants demandaient régulièrement à aller le voir, ou bien s'il était réveillé.

Un peu plus d'un mois après l'opération, Henri sortit doucement de son coma. Immédiatement, Dany  voulut le voir. Sa mère n'eut pas d'autres choix que de s'y résigner. 
Henri était attaché aux poignets, car il tentait de retirer son tube. Il était également sous médicaments et morphine. Cette vision fût un choc pour Dany, difficile à supporter. Son père avait du mal à la reconnaître, ne parlait pas. Il ne faisait que des signes de la tête ou bien tentait d’arracher son intubation lorsqu'ils le détachaient. 
Le temps passait, et l'état d'Henri commençait à s'améliorer peu à peu, les médecins lui avaient retiré le tube de sa bouche et ils lui avaient fait une trachéotomie à la place. 








Chapitre 3 : A fleur de peau








Il voulait partir au plus vite en centre de rééducation. Pour ce fait, il réapprit à marcher et à écrire tout seul. Il voulait rentrer, avec sa famille. Comme autrefois. Il eu le droit à quelques permissions de  quatre jours. Mais lors d'une de ses permissions, il remarqua une grosseur sous le câble qui lui sortait du ventre (sa turbine). Cela lui faisait très mal. Marguerite décida de l'emmener à l'hôpital dès le lendemain. Les médecins avaient constatés un abcès, une infection qui se soigne mais ne se guérit pas. Il dut repasser une seconde fois sur la table d'opération, en plus de sa turbine, il aurait une pompe qui consiste à aspirer en permanence l'infection qui persistait autour du câble. Son séjour à l'hôpital s'était donc rallongé encore une fois. Si l'infection venait à revenir, elle pourrait remonter jusqu'à la turbine d'Henri et toucher le coeur, ce qui avait avancé la date de la greffe.


 Il ne pourrait pas rester 18 mois avec cette turbine, par peur que le câble ne se réinfecte une seconde fois. Henri commençait à déprimer, à se sentir condamné. Sa famille lui manquait. 
Peu de temps après cette seconde opération, il faisait un Arrêt Vasculaire Cérébral la veille de son départ en centre de rééducation. Henri avait peur de ne pas pouvoir partir. Les médecins lui avaient fait des examens, il pu partir le lendemain. Quelques temps après, un autre AVC arrivait durant la rééducation. Le centre le renvoyait donc d'urgence à l'hôpital. Son chirurgien est venu l'informer qu'il ne devait plus bouger de son lit, qu'il faisait des chutes du rythmes, soit des Arrêts Vasculaire Cérébral. Une troisième opérations était prévue peu de temps après, pour la pose d'un défibrillateur, pacemaker. 


La famille d'Henri avait vécu tellement en à peine 5 mois, que la pression était intense entre eux. Ils étaient à fleur de peau. Henri n'aura finalement pas été en rééducation. Avec son défibrillateur, il ne pourrait pas bouger. Henri rentra donc enfin chez lui. Après tant de mois sans sa raison de vivre : sa famille. Cette expérience très lourde à supporter pour Henri et ses proches, psychologiquement, leur a permis de distinguer leurs amis. Ceux qui étaient restés durant cette période pour les aider.


Malheureusement, le retour d'Henri ne pouvait pas être similaire à leur vie d'avant.
 Maintenant il était fragile physiquement et psychologiquement,et il devait aller chaque semaine à l'hôpital, pour des examens. 
Henri, dès son retour, apaisa sa famille. Les enfants, Marguerite et leur grand mère habitaient ensemble, mais ils se disputaient souvent. Parfois même, cela allait très loin. C'est en voyant sa famille se déchirer comme cela que Henri commençait à déprimer, et à se demander "A quoi bon se faire greffer ? Si ma famille se déchire comme cela". Sa famille avait vécue beaucoup de choses en silence, il était temps qu'ils explosent pour mieux se retrouver. C'était une famille dont les membres se détestent autant qu'ils s'aiment. Soit, cela peut faire de belles étincelles. 


Henri hésitait. Il ne savait pas s'il devait faire cette greffe. Même si Marguerite l'avait sauvé, pendant son coma, sa voix qui le guidait, qui le ramenait un peu plus à la vie chaque  jour. Il hésitait car dans l'état d'esprit dans lequel il était, il pensait ne pas pouvoir se réveiller. Sa famille faisait tous les efforts possible. Mais rien à faire, il ne se supportait plus. Chaque jour était un combat qui se reproduisait le lendemain. Un combat contre la maladie.


Vivre avec un malade est tout sauf évident. Quand Henri s’énervait c'était sa maladie qui parle. Et cela n'empêchait pas qu'il était vexant dans ses paroles, à son sujet et son avenir. Car son avenir concernait aussi sa famille. Que ferait Marguerite sans l'homme de sa vie ? Son premier amour ? Elle ne mettrait pas fin à ses jours, mais elle se laisserait sûrement mourir. De même pour sa fille Dany, et Robert, son fils, qui disait toujours "Moi, sans mon père je ne suis rien. Il part, je le suis". L'amour peut les pousser à faire des choses incomprises par certaines personnes, tant il est puissant. 


Pendant ses examens de pré-transplantations, Henri assurait sans cesse à Michaëla, son anesthésiste, que la greffe n'était pas encore dans ses projets.
"Mais Henri, il faut se faire greffer, et votre famille !". Et sans cesse il répétait les mêmes choses. Son état d'esprit, l'état dans lequel était sa famille. Il prenait chaque conflit ou remarque pour lui. Il se sentait responsable de tout. En plus de cela, Henri refusait de prendre ses anti-dépresseurs. Cela  n’arrangeait pas son état psychologique. Après un rendez-vous avec son ancien médecin avec lequel il était assez proche, il se résigna à les prendre, plus de 8 mois après son opération.










Chapitre 4 : "A quoi bon ?"








Un jour, lors d'un rendez-vous avec son chirurgien de la Salpêtrière, ils eurent tout les deux une discussion, des plus sérieuses. Henri sombrait peu à peu dans une petite dépression due à son état physique et à sa perte d'autonomie, hésitait à se faire greffer. Le chirurgien s'assit près de lui.


" Eh bien Henri, que se passe t-il, vous êtes à nouveau avec votre famille, pourquoi êtes vous dans cet état ? J'ai l'impression que vous avez perdu tout cet humour que vous aviez avec nous durant votre séjour cet été ",  dit le chirurgien avec une sorte de nostalgie lisible sur son visage. 


" Vous savez Docteur, je vous dois beaucoup et je le sais, je ne vous remercierais jamais assez pour tout cela. Toute la volonté ainsi que l'énergie que vous avez investi pour moi ".
 Henri, en disant cela avait les larmes aux yeux et le regard vide.


" Vous savez bien que c'est mon métier, même si vous êtes un patient dont je me souviendrais certainement toute ma carrière et même après avec tout ce que vous nous avez fait et vos antécédents ... J'aimerais comprendre, pourquoi êtes vous comme cela ? Michaëla m'a dit ce que vous pensiez de la greffe ...  Pourquoi ce changement d'avis ? "


" Je pense avoir fait mon temps, à quoi bon avoir un nouveau coeur si je ne peux pas m'en servir correctement ? Et puis je ne suis même pas sûr que l'opération fonctionne, ou bien même que l'infection ne revienne pas."


" Qu'entendez vous part :  ne pas pouvoir m'en servir correctement ? "


" Je ne pourrais plus courir, ou bien même marcher correctement depuis que vos tubes dans ma jambe lors de ma première opération m'ont déchirés veines et artères ! "


" Henri, vous n'êtes pas un cas isolé en ce qui conçerne votre jambe, mais seriez vous prêt à renoncer à une nouvelle vie, à cause d'une jambe qui fonctionne plus ou moins bien ? Vous marchez encore et durant toutes ces années vous vous êtes battu contre bien plus grave et avez vécu avec .. "


" Qu'est-ce que cela vous apporte de me greffer ou non ? Cela ne vous empêchera pas de dormir monsieur ! Je ne suis qu'un patient. Vous en avez vu défiler durant toute votre carrière ! "


" C'est toujours une satisfaction pour un médecin de guérir son patient, de lui offrir une vie meilleure."


" Si j'ai eu cette vie c'est que je la méritait. Je ne vois pas pourquoi j'aurai le droit à une seconde chance, je ne vois pas non plus comment je pourrait être guéri. C'est dans mes gènes."


" Ne parlez pas comme cela. Où est le Henri que j'ai connu dès son arrivé dans nos locaux ? Celui qui souriait, qui y croyait. Qui croyait en lui et rêvait déjà de sa future vie ?"


" Il n'existe plus monsieur. Je ne suis plus dans le même état d'esprit qu'avant, j'ai compris des choses. Puis-je vous poser une question ? "


" Je vous écoute, Henri. "


" Que recherchez vous, en greffant des gens ? Vous, les chirurgiens, on dirait que vous voulez vous prendre pour des Prométhée, à vouloir nous donner l'immortalité ! "


" Des Prométhée ? Henri. Comprenez une chose, si nous avons choisi ce métier, c'est pour sauver des gens qui ne doivent pas mourir de suite. Pas à cause de quelque chose qui peut se soigner. L'immortalité nous ne pourrons jamais la donner. Pour la simple et bonne raison que nous connaissons nos limites, déjà. Ensuite car c'est impossible, nous pouvons changer autant d'organes que nous le souhaitons, la vieillesse et l'âge prendront toujours le dessus sur votre corps. Alors non, nous ne cherchons pas à vous offrir l'immortalité. Peut-être que si nous le pourrions, nous le ferions. En attendant regardez autour de vous. Dans ces locaux, vous ne verrez que des personnes qui ont encore énormément de choses à vivre et à découvrir, qui ont une chance de s'en sortir ! Et qui pour eux, ainsi que leur famille, trouvent enfin une tranquillité. Qu'ils puissent dormir en se disant que demain sera un jour normal. Que tout cela est derrière eux. Qu'ils n'ont plus à se soucier de toutes ces mauvaises choses qui appartiennent au passé. Juste vivre une vie, comme elle se doit d'être vécue."


" Peut-être bien que vous avez raison, dit comme cela, c'est plus clair. Mais je ne sais pas, à quoi bon lorsque nous sommes condamnés ? "


" Pourquoi êtes-vous si pessimiste ? Il y a quelques mois de cela vous n'attendiez que ça ! "



" Je ne veux pas être sous dialyse, je ne veux pas toutes les complications que je suis persuadé d'avoir après cette greffe. Je sais bien, que très peu de rejets de greffe sont comptés en France, mais je me dis que je ne suis pas "tout le monde", j'ai une histoire encore bien plus différente des autres, des complications qui durent depuis des années. Je ne vois pas comment un coeur pourrait me changer à nouveau la vie, tout en sachant que ce coeur vient d'une personne que je ne pourrai jamais remercier."


" Si cette personne a fait don de son coeur, c'est tout simplement parce qu'elle a compris que pour redonner quelques années de vie en plus à un homme, il fallait donner ses organes. Si cette personne est décédée c'est que hélas nous n'aurions rien pu faire pour la sauver. Que son heure était venue. Mais ce n'est pas votre cas ! VOUS avez la chance d'avoir l'opportunité d'une renaissance. D'une vie comme vous l'avez toujours rêvé ! Alors oui, je ne dis pas le contraire et je n'ai pas à vous mentir. Oui, il y a des risques de rejets comme pour votre turbine, oui, à cause de vos problèmes de reins et les traitements qui les abîmeront, oui. Il y a des chances que vous soyez sous dialyse. Mais tout cela, ça ne durera qu'un temps."


" Je ne me ferais pas greffer si c'est pour passer ma seconde vie à l'hôpital."


" Les conséquences que la greffe pourraient avoir sur vous, Henri, ne dureront qu'un temps."


" Pardonnez-moi, excusez mon intime conviction que cela ne fonctionnera pas comme vous me le dites."


" Vous ai-je déjà menti ?"


" Non. Mais vous vous êtes souvent avancé à me dire des choses qui ne se sont pas souvent passées comme cela était prévu."
" On ne peut jamais être certain de ce que l'on avance."


" C'est pourtant ce que vous faites depuis tout à l'heure."


" Avec se que vous avez déjà vécu, je suis totalement conscient et je vous ai mis au courant des risques potentiels. Je ne peux pas prendre de décisions à votre place, je veux simplement vous faire prendre conscience de certaines choses. Comme votre famille, qui vous aime, que ferait-elle sans vous Henri ? Je ne cherche pas à vous déstabiliser. Mais à vous faire réfléchir."


" J'en suis bien conscient. Mais à quoi bon ? Si je passe ma vie à l'hôpital, mes enfants et ma femme s'en voudront de m'avoir poussé à faire ce choix car je n'aurai plus de vie. S'il y a quelque chose qui survient après la greffe, ils savent que je ne m'en remettrai pas. Alors, je vais y réfléchir. Même si au fond, je sais que je le ferais pour ma famille  ... Mais, j'ai quand même besoin de peser le pour et le contre, m'isoler, et penser."


" Il faut toujours y réfléchir. Maintenant, si vous venez à me dire que vous ne voulez plus être greffé, je n'aurai pas d'autres choix que celui de me retracter et de vous laissez faire. Mais au moins, je vous aurais fait part de mon avis."


" Je sais, Monsieur le Prométhée moderne."


" Si c'est à Frankenstein que mes patients doivent ressembler à la fin, croyez moi quand je vous dis que jamais, je ne chercherai à donner ce genre de résultats. Quand la mort viendra vous cherchez, elle viendra. Si elle ne l'a pas fait, c'est qu'il vous reste beaucoup de choses à vivre encore, Henri."


" Je vais y réfléchir. Merci ... "


" Pas de merci Henri, je suis votre médecin et je vous dis ce qu'il faut vous dire. Pas ce que vous voulez entendre, je vous dis la vérité, je vous met face à elle. Et peut importe si vous avez l'image des médecins comme des personnes voulant donner l'immortalité. Ce n'est pas le cas. Nous cherchons à sauver des vies qui doivent être sauvés et qui ont une chance de s'en sortir. Là est la différence. Pensez-y. "


" J'y penserai."








Chapitre 5 : Une renaissance.








Ainsi, leur discussion s'acheva, Henri rentra chez lui, et réfléchit des jours et des jours avec la comparaison de Prométhée et du médecin, tout ce qu'il lui avait dit. Plusieurs semaines passèrent. Henri avait prit la décision de se faire greffer. Peu importe les complications qu'il pourrait y avoir. Pour lui, et sa famille. Un renouveau. Il le feraitit, comme il l'avait fait l'été passé. Il retourna donc voir le médecin, lui expliquait son point de vue, ses ressentis, ses émotions, ses craintes. Comme à son habitude, le médecin lui disait la vérité et le soutenait.


La greffe fût programmée quelques mois plus tard, durant ce temps, Henri n'arrêtait pas de faire des examens, pour être enfin prêt. 
Le jour arriva. Il était mort de peur, il pleurait mais avait confiance. Il serrait ses enfants et sa femme dans ses bras, tous les quatre se sont prouvés à quel point ils s'aimaient, et que rien, ni même des petites disputes ne pourraient les séparer. 
Henri se fit greffer, comme prévu des complications sont survenues pendant l'intervention. Mais l'équipe opératoire ne baissa pas les bras. 


Henri, se réveillait, quelques jours après. Sa famille, à son chevet pleurait toutes les larmes de joie qu'ils pouvaient avoir. Ils savaient que rien n'était encore certain. Mais ils étaient heureux. 
Quelques jours plus tard Henri, rencontrait de gros problèmes renaux ainsi qu'avec son traitement très dur à supporter physiquement et mentalement. Comme toutes personnes ayant subit une greffe, il déprimait. Mais sa famille l'épaulait. Ils étaient présents. Pendant la longue période de son hospitalisation, ils étaient là quand il allait mal, quand il voulait tout arrêter. Quand les règles de " l'après greffe " ne lui convenaient plus. Ils étaient là. 


A son retour à la maison, Henri, était heureux d'avoir surmonté tout cela. De retrouver sa famille et son autonomie, de retrouver le peu d'amis qu'il lui restait après ces aventures où il avait bien faillit y laisser sa vie. 
Mais tout cela appartienait au passé. Maintenant, Henri s'apprêtait à renouveler son mariage avec Marguerite, l'amour de sa vie, l'ange qui l'a sauvé tant de fois. Avec cette longue et douloureuse aventure ,Henri tirait de bonnes leçons et même si sans celles-ci, il le savait déjà grâce au passé et à leur jeunesse. Marguerite, n'aurait pas été là, comme il le disait si bien " Je serai soit mort, soit en prison." Henri avait donc pu constater que l'amour n'avait aucune frontières.